Le « Clickbait » est un terme anglais qui se traduit en français comme « Piège à clics » ou aussi « Putaclic » ou « Pute à clics ». Le mot veut précisément dire « Appât à clics ». C’est une technique publicitaire qui vise à augmenter de façon démesurée le nombre de visiteurs.
Ceci en comptant le nombre de clics enregistrés sur une annonce publicitaire ou une publication sociale. Elle s’appuie sur une des caractéristiques fondamentales de l’être humain qu’est la curiosité. C’est la technique du « curiosity gap » ou « Écart de curiosité ». Généralement, un titre très alléchant qui titille la curiosité et des éléments émotionnels suffisent pour attirer les internautes et donc un maximum de clics.
Pour cette technique, c’est la fin qui prime le plus. Ainsi, elle peut, sans aucun état d’âme, avoir recours au « mensonge » pour atteindre son objectif. En effet, son principal but est de stimuler le transfert d’un contenu sur les réseaux sociaux et de générer ainsi des revenus publicitaires.
Au début, ce sont les bandeaux publicitaires qui utilisaient ce terme. Actuellement, le « Clickbait » est devenu une technique utilisée sur internet et par les différents réseaux sociaux également.
Pour la plupart des cas, la pratique du « Clickbaiting » est employée pour des vidéos ou des articles publicitaires. Ces derniers promettent mille et une petites choses sous un sujet un peu racoleur, mais cette promesse n’est jamais tenue. Au début des années 2010, cette pratique a tellement envahi internet que les internautes l’ont considéré comme polluante.
Quelles sont les origines du Clickbait ?
Les journalistes se basaient sur le fait que les lecteurs sont friands de quelque chose qui attire l’attention, qui intéresse. L’internaute veut cliquer sur l’article pour aller voir plus loin. Différents types de presse, dont la « presse à scandale », « presse à sensation » et autres « presses people » se sont créées. Pour séduire le public, elles utilisent toutes les mêmes méthodes qui ont pour but de provoquer des émotions. Il est à noter que le marketing de masse a aussi adopté ces méthodes.
Tous les thèmes sont exploités. La maladie, le deuil et autres sujets sensibles y passent. Pour illustrer ces faits, les photos sont « travaillées » pour donner un air de « vrai ». Actuellement, même la presse considérée comme la plus traditionnelle et réputée n’est pas en reste et n’hésite pas à suivre cette tendance.
Effectivement, la concurrence présente une très forte intensité dans le domaine des médias de nos jours. Pour exister, surtout sur internet, tous, même les plus sérieux sont forcés à adopter la méthode devenue universelle et suivre la tendance.
Les agressions, kidnapping et autres meurtres sanglants font la une des journaux et assurent le succès de leur vente. Le sujet concerne toujours l’événement le plus frappant du jour. Mais au fond c’est que les internautes et les consommateurs veulent ça. Avoir des sensations.
C’est le consommateur qui crée la demande
Il est observé que lors de l’achat d’un journal ou d’un magazine, c’est souvent le gros titre ou la couverture qui attire. Cette pratique a fonctionné et fonctionnera toujours très bien. On peut dire que le contenu créé par le média est influencé par le client.
Les articles qui possèdent un titre ronflant et « Clickbait » ou « Putaclick » se consomment beaucoup plus, tout simplement à cause de la curiosité humaine. Il est sans conteste vrai que le titre est important.
Il est donc plus facile de produire des articles « Clickbait », mais le succès obtenu est toujours de courte durée. À la fin, il reste toujours un os. C’est aussi inhérent à la nature humaine car le client change aussi, naturellement il vieillit.
Comment provoquer des émotions chez ses clients ?
La tendance actuelle en matière de presse, que ce soit écrite ou sur le web, consiste à créer des titres et de les mettre en image. Le mot d’ordre est d’appliquer le « putaclic » à tous types de contenus.
C’est le concours du meilleur titre qui accroche le plus. Le lecteur doit être harponné, intrigué. Pour ce faire, certaines règles doivent être respectées.
- Il est impératif d’utiliser des superlatifs ;
- Le lecteur doit être choqué, captivé ;
- S’il le faut, ne pas hésiter à mentir un petit peu.
La méthode consiste à concocter une sauce dont les ingrédients sont :
1/ L’autorité : C’est le pouvoir de commander, d’obliger à quelque chose. L’homme place une confiance aveugle dans cette autorité. On ne se pose pas de questions, on exécute.
Ajouter une touche d’autorité dans le titre d’un article est rassurant.
2/ Les émotions : elles sont définies comme des troubles intenses d’affectivité. Certains mots provoquent chez l’homme beaucoup plus d’émotions que d’autres. Parmi ces émotions, on peut citer entre autres l’amour, la joie, la colère, la peur… Il est sûr que si le titre d’un article suscite des émotions, on cliquera beaucoup plus facilement.
3/ Le « FOMO » : de l’anglais « Fear Of Missing Out » ou peur de rater quelque chose : En réalité, l’homme a peur de tout et surtout peur de manquer quelque chose. La peur est une émotion très puissante.
3/ La curiosité : Selon le point de vue, elle peut être un vilain défaut ou une belle qualité. L’homme est curieux de nature. Il aime tout savoir. Il faut toujours se souvenir que la curiosité est aguichée par un bon titre.
4/ L’égo ou le « Moi, moi, moi » : Tout le monde veut savoir un peu plus sur soi-même. On a besoin de se rassurer en permanence, et surtout flatter son égo. Si c’est flatteur, on clique également.
5/ Les mots puissants : Ils attirent l’attention et réveillent car ils font appels aux sens et aux émotions. Il faut que les mots agissent comme un défibrillateur et soient chargés d’un courant de 3 000 volts.
Avec ces ingrédients, n’importe qui peut produire un titre ou même un article « Clickbait ». En effet, ils permettent de créer des titres tels que :
- Les titres aguicheurs qui parlent de sexe ou de femme ;
- Les titres « devinettes » qui amènent à imaginer ce qui va se passer par la suite ;
- Les titres dits « horreurs et violences » ;
- Les titres moqueurs qui en général commencent par «Les pires ……..».
- Les titres listes qui vous présentent le top de ……….
Pourquoi faire du « Clickbait » ou « Putaclick » ?
Avec l’émergence des réseaux sociaux, les habitudes et l’expérience, tant de consommateurs que de vendeurs ont connu un bouleversement sans précédent. De nouvelles professions ont fait leur apparition.
Le monde actuel est le témoin du développement et la transformation occasionnée par le digital. Ceux qui aspirent à une plus grande popularité se livrent un combat sans merci à cause de la concurrence qui a connu elle aussi une très forte augmentation.
Et de nos jours, le clic est devenu le principal enjeu pour certains sites. Les métiers de la communication digitale n’ont cessé d’évoluer et la vidéo en ligne s’est transformée en espace de communication très apprécié. D’après les statistiques, les investissements dans la publicité vidéo ont accusé une augmentation de 35% entre les années 2015 et 2016.
Désormais, tout le monde peut se créer une image et se faire une clientèle sur internet, et la publicité représente une source intarissable de revenus. C’est le cheval de bataille du « Putaclick ». « Clickbait » qui encourage les consommateurs à toujours cliquer, que ce soit sur une photo, sur un titre ou sur une vidéo.
Et plus il y a des clics, plus les annonceurs, ceux qui possèdent ou gèrent un site web, gagnent de l’argent, ceci par la technique du « Coût par Clic » ou « CPC ». C’est devenu un business à part que certaines sociétés en ont fait leur principal métier.
Il y en a même celles qui se sont spécialisées uniquement dans le repérage des vidéos virales sur la toile. Une fois ces dernières repérées, ces sociétés rachètent les droits d’auteur et deviennent les nouveaux propriétaires et aussi les détenteurs des clics.
La question dont beaucoup de consommateurs se posent actuellement est : « Est-ce que le Clickbait est conforme aux lois » ? En tant que méthode parmi tant d’autres, « Click bête » comme disent les français, n’est pas interdit, malgré le fait que certains sites profitent de la crédulité des consommateurs et vont jusqu’au mensonge pour pouvoir générer des clics.
Néanmoins, dans le but d’identifier et de discréditer ceux qui diffusent de fausses informations, certaines plateformes étaient sujettes à des vérifications. Le Clickbait » est uniquement géré par la loi de l’offre et de la demande, et sachez qu’il y a des gens qui sont friands de cette méthode.
Pour les amateurs ou ceux qui manquent d’inspiration, les professionnels du marketing ont établi toute une liste de titres « Click bête » pour faire le buzz sur les réseaux sociaux. Il existe même des sites générateurs de « Click bête ».
Est-ce qu’il y a antagonisme entre « Putaclick » et « Civic tech »
Nous sommes en train de nous demander si on doit opposer ou non les médias « Putaclic », ceux qui vendent de la publicité et se font des revenus via des coups médiatiques, aux presses dites « Civic tech » qui sont des spécialistes en matière d’information des citoyens afin de les permettre d’avoir leurs avis.
Cette question était évoquée lors du débat sur l’adoption de l’article 1 de la révision constitutionnelle sur l’état d’urgence en France.
Les médias « Putaclic » ont créé le buzz en renforçant la défiance de la population envers les députés. Ils ont tout simplement dénoncé l’adoption d’une mesure en l’absence de 438 députés, sans aucune autre explication permettant aux citoyens d’être informés. Autrement dit, la course aux clics passe avant l’information publique pour ces médias.
De leur côté, les « Civic tech » ont répliqué par une explication du travail législatif et de la vie de l’assemblée. Ils ont donné le pourquoi de l’absence d’un nombre assez important de députés pour l’adoption d’une telle mesure.
À l’issue de ce houleux débat, il est sorti que tous les médias, sans distinctions, ont leur place dans l’écosystème « Civic Tech ». Tout le monde, individus et groupes confondus peuvent utiliser tous les outils ou processus permettant d’influer sur la scène publique.
La popularité de la méthode « Clickbait » n’est plus à démontrer à l’heure qu’il est. Cela prouve que les utilisateurs d’internet sont plus que jamais conscients et pensent avant de réaliser le clic fatal.
Le seul objectif du « Clickbait » est de produire un maximum de trafic possible afin de générer des visites et donc généralement des revenus.